Fête des amoureux.
La Saint-Valentin n'est plus une affaire très personnelle. Non contentes d'en avoir fait un important rendez-vous commercial, les marques ont décidé cette année de prendre les consommateurs par la main au moment crucial où il s'agit de faire une déclaration à l'élu (e) de leur coeur. Dans un monde où les blogueurs livrent sans complexes leurs moindres états d'âme, la mode n'est plus à susurrer des mots doux à l'oreille mais à les proclamer. Sous haut parrainage. Les parfums Nina Ricci ont ainsi organisé auprès des femmes un concours avec, pour la grande gagnante, le privilège de pouvoir déclarer sa flamme ce soir sur TF1 en prime time. Même les traditionnelles petites annonces de « Libération », qui, chaque 14 février, se voient consacrer un cahier spécial, sont sponsorisées par Sony Ericsson et dotées, pour les plus inspirés, de nuits d'hôtel offertes.
Ceux qui auraient manquer le coche peuvent encore se rattraper jusqu'au 7 mars. La Poste réédite en effet cette année l'opération « Déclarez-vous en toutes lettres ». Si l'inscription se fait sur le site Emotionducourrier, seules les pages manuscrites sont admises à concourir. Les réfractaires à l'écriture qui préfèrent communiquer par messagerie instantanée n'échappent pas au phénomène. Les parfums Cacharel proposent sur Windows Live Messenger un test de compatibilité amoureuse, qu'il suffit de lancer en cours de conversation. Avec, là aussi, des lots à la clef.
Des sociétés proposant leurs services toute l'année aux couples profitent aussi de l'occasion pour orchestrer leur communication. C'est le cas d'ApoteoSurprise qui se charge d'étonner les malheureux à court d'idées avec des concepts du type : une demande en mariage ou une simple déclaration par camion publicitaire interposé, avec un troubadour ou via un feu d'artifice en forme de coeur.
En s'immisçant dans la vie intime, les marques rêvent de gagner en proximité avec le consommateur et de se rappeler à leur bon souvenir à un moment d'achat non négligeable. La Saint-Valentin serait fêtée par 90 % des Français achetant sur Internet, selon une étude du comparateur de prix Cashshore. 44 % des personnes interrogées déboursent plus de 50 euros pour l'être aimé. Le refrain est connu : quand on aime, on ne compte pas.
Clotilde Briard
